Tous les mercis ayant été conjugués bien mieux que je ne saurais le faire, tout le monde étant rentré à bon port la tête pleine de souvenirs, les espagnols ayant repris leur vie sans nous, j'apporte mon obole à ce blog tout neuf avec une petite histoire qu'il me semble presque avoir vécue. Je fais confiance à Pascale ou Alfonso pour traduire cette histoire en espagnol, mes compétences en la matière se limitant à des conversations de politesse. Bisous à toutes et tous.
Sylvie.
Clémence montait vers le château d'un pas paisible. Nulle âme. La ville dormait encore à l'extérieur des maisons. La pente s'accentua au fur et à mesure qu'elle montait, diminuant l'amplitude de son pas. Un chien posé dans une flaque de soleil la regarda passer le plus paisiblement du monde. Clémence hésita à le caresser,lui parla doucement, continua son ascension. Elle entendit alors un faible bruit dont la musicalité la surprit. Etait-ce une radio par quelque fenêtre ouverte? Le bruit enfla. Des gens chantaient quelque part. A cette heure-ci? Clémence calma son pas, le bruit de ses chaussures sur les pavés disjoints, afin d'entendre mieux. Il lui sembla qu'elle se dirigeait dans la direction des chants. Son coeur s'accéléra. Une émotion soudaine la traversa.
A l'issue d'une rue, elle déboucha sur une petite place habitée par une église. Clémence comprit que les chants venaient de là. La porte de l'église était ouverte. Elle s'approcha doucement, entra. Devant l'autel, sur les bancs, dans les travées, des femmes, des hommes, des enfants, chantaient. Clémence, aussi enchantée qu'intimidée, osa aller apaiser son essoufflement sur le dernier banc de l'église. On aurait dit que mille choeurs s'étaient retrouvées ici. Clémence ferma les yeux, se laissa emporter par les chants....
Et puis tout s'arrêta. Clémence ouvrit les yeux: elle était seule dans l'église. Stupéfaite, elle sortit sur le parvis où un bruit assourdissant lui fit à nouveau fermer les yeux dans un vertige. Un homme la bouscula: "Alors ma petite dame, vous voulez vous faire écraser?!" Clémence regarda l'homme qui l'incitait à quitter le milieu de la rue. Une voiture klaxonna, un conducteur l'interpella. En face d'elle les Galeries Lafayettes absorbaient et vomissaient la foule. Elle chercha des yeux le château, l'église, quelque chose qui lui dirait qu'elle n'était pas folle. Rien. Seul un chien affalé sur le trottoir la regarda avec ce qui lui sembla être de la compassion. Clémence reconnut Tarbes, la ville qu'elle habitait habituellement, la rue Foch, et, lorsque la pluie commença à tomber elle comprit qu'elle avait rêvé toute éveillée, eut une absence, était entrée dans une de ces bulles du temps qui vous font voir des rues qui débouchent sur le ciel, des églises pleines de chants partagés. Des châteaux en Espagne et des maisons tout autour habitées de sourires et de lumière.
C'est beau, ma belle; très,très beau, si beau que ton âme.
ResponderEliminarLe temps me met le feu au cul, je dois partir á Badajoz, mais Pascalina va s'en o-q-p.
Je t'aime !
Muuuy bonita esta historia!!! Gracias Syl, ahora tengo todo preparado el proximo curso de frances, traduciremos la historia de Clémence!
ResponderEliminarPaz
Un très grand merci pour ce très bel instant de réminiscence...
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